STALKERIANA

Il s’agit ici d’une collaboration – une de plus – avec le compositeur Luis Naón, qui heureusement a apprécié quelques poèmes. Trois en particulier.
Stalkeriana est à propos de ce lieu sans lieu, un hommage au film Stalker de Andrei Tarkovski.
Mots de bienvenue au Goulag  est un autre hommage aux chemins de la liberté, un autre film.
Le troisième poème traite sur les commentaires à propos de l’empereur Lucius Septime Sévère.
Naón s’est toujours caractérisé par sa volonté d’ouvrir le territoire de la musique en relation avec le théâtre, la poésie ou la danse.
C’est également une de mes préoccupations : mettre en relation les arts plastiques avec la vidéo, le cinéma, la musique, le théâtre, la performance et le design.
Je remercie Luis Naón et Diego Pittaluga, qui n’ont cessé de tenir le fil critique sur mon travail.


Es una colaboración, una más con el compositor Luis Naón, quien felizmente apreció algunos poemas. Tres particularmente.
Stalkeriana: sobre ese lugar, sin lugar y un homenaje a la película Stalker de Andrei Tarkovski.
Palabras de bienvenida al gulag es otro homenaje a los caminos de la libertad, otra película.

El tercer poema trata de los comentarios acerca del emperador Lucio Séptimo Severo.
Luis Naón se a carecterizado siempre por abrir el territorio de la música ya en relación con el teatro, la poesía o la danza. Este también ha sido una de mis preocupaciones: relacionar las artes plásticas con video, cine, música, teatro, performance y diseño.

__________________________________________

STALKERIANA*

à Horacio Castillo et César Cantoni

Nous nous approchions en klaxonnant,
avec des hurlements de stade, insultant comme il le faut
un adversaire que nous ne connaissions pas.

Nous nous sommes approchés de cet endroit
inaltéré, obscur, insondable,
dans le seul but de provoquer tout ce qui demeure là,
et l’horreur nous glaça le dos
face à cette force désendormie, se jetant sur nous.

Ce fut un sauve-qui-peut.
Certains firent allusion, devant les journalistes,
au passage où le Samson biblique prend une mâchoire d’âne
et fonce à bras raccourcis sur les philistins.

Mais la vérité est que personne n’avait vu
autre chose que le visage de sa propre peur.
Chaque dimanche nous venons voir cet endroit, mais à distance,
en pensant qu’il est possible de mourir heureux :
Peut-être existe-il un endroit stratégique dans l’au-delà
où l’on fait des harangues sans voix,
où l’on gesticule sans bras,
où l’on pourrait vaincre l’invisible par l’invisible.

* Le titre fait allusion au film de Andrei Tarkovsky, Stalker. Poème paru dans l’anthologie sur la poésie et le cinéma d’Héctor Freire (Poesía y cine, Buenos Aires, 1999).

________________________________________________

STALKERIANA*

a Horacio Castillo y César Cantoni

Nos acercamos tocando la bocina de los automóviles,
con alaridos de estadio, insultando como se debe
a un adversario que no conocíamos.

Nos acercamos a aquel lugar
inalterado, oscuro, insondable,
con la única intención de provocar todo lo que allí vive,
y el horror nos heló la espalda
ante aquella fuerza despabilada, echándose sobre nosotros.

Fue un sálvese quien pueda.
Algunos recurrieron, para contarlo a la prensa,
al pasaje donde un Sansón bíblico toma una quijada de asno
y arremete contra los filisteos.

Pero la verdad es que nadie había visto
más que la cara de su propio miedo.

Todos los domingos volvemos a mirar aquel lugar desde lejos,
pensando que es posible morir felices;
quizá hay un estratégico lugar en el más allá
donde se arenga sin voz,
donde se gesticula sin brazos,
donde se podría derrotar a lo invisible con lo invisible.
_____________________